Fac-similé de cabrettes

 

Je suis ravi d'avoir acquis récemment un authentique fac-similé de pied de cabrette ancien : ici un 47 « Franc ».

Pour améliorer cette production, quelques conseils à (aux) auteurs:

-Apprendre à tourner sans brouter les pièces longues et fines (petits bourdons par exemple).

-Passer l’acide nitrique sans déborder sur l’ivoire pour ne pas marquer celui-ci, sinon prendre quelques instants pour retoucher les bavures.

-Ne pas utiliser de paille de fer pour le ponçage des pièces de buis, la réaction avec l’acide nitrique donnant des petits points noirs de nitrate de fer.

-Pour les bagues du boîtier, bien dresser les faces pour que la ligne de joint ne fasse pas 0.5mm de large, et que l’assemblage soit propre. Aligner ces deux lignes de joint des deux pièces du boîtier lors de l’assemblage.

-Enfin, en ce qui concerne le marquage avec un fer à chaud du nom du fabricant imité, il faut avant de l’appliquer sur le hautbois, faire un premier essai de température sur un martyr afin de ne pas brûler le fac-similé outre mesure.

 

Bien sûr, il conviendrait d’améliorer beaucoup la conception du cerclage du boîtier à boules. Pour cela l’observation du travail des fabricants anciens serait d’un grand secours, les rivets pop n’ayant été inventés qu’au cours de la deuxième moitié du 20ème siècle.

La mesure de la perce intérieure révèle sans doute possible la parfaite similitude entre ce fac-similé et les alésages intérieurs d’instruments d’une facture actuelle.

Si la cote de ces instruments venait à monter, il conviendrait de faire un alésoir reprenant au plus près de ceux du fabricant imité.

Pour conclure : un rapide examen de l’instrument me donne à penser que seules les bagues en ivoire proviennent d’un éléphant véritablement très ancien.

PS: J’ai eu l’occasion depuis cette acquisition de voir d’autres fac-similés d’Amadieu et Costeroste. Outre les remarques précédentes, il faudrait, en ce qui concerne le bois choisi, utiliser un ébène plus proche de celui des pieds anciens. En effet, l’ébène que l’on peut se procurer actuellement sur le marché est marbré de gris (Gabon) alors que celui des anciens fabricants est entièrement noir et de densité supérieure (probablement Inde).

Bernard Blanc, Ethnocabrettologue, 2007